Soyez des héros: restez tranquilles (autour de) chez vous

Je vais briser le punch tout de suite et vous dévoiler directement le message de cette chronique: restez tranquilles (autour de) chez-vous.

Sportifs et aventuriers, jouez ainsi aux vrais héros. Évitez de vous mettre à risques et ne voyagez pas pour pratiquer vos activités de plein air.

Que vous en ayez conscience ou non sur le coup, vous allez sauver des vies en agissant de la sorte. Ça n’a jamais été aussi vrai.

Le port du masque à une époque pas si lointaine où le ski était encore une bonne idée. — Photo Jean-Sébastien Massicotte

Depuis le début de la pandémie de la COVID-19, je suis découragé de voir le nombre de personnes qui ne saisissent pas l’ampleur de la crise et surtout minimisent l’importance des mesures mises en place pour l’enrayer.

Plus d’une semaine après le début de l’urgence sanitaire, de trop nombreuses publications sur les réseaux sociaux sont notamment des demandes de suggestions de sorties, de conseils sur des destinations pour «profiter» de cette période d’arrêt forcé.

Si vous ignorez où vous devriez randonner, courir, rouler ou skier, je vais vous suggérer l’ultime réponse universelle: restez (autour de) chez vous.

D’autres publient leurs aventures en montagne, parfois même sur des pistes désertes — et fermées — de centres de ski.

Il s’en suit immanquablement un débat sous ces publications entre ceux jugés comme «paranoïaques» et les «inconscients».

«Ça ne tuera pas personne que j’aille skier. C’est fermé et il n’y a personne!»

«Oui, mais je sors seul avec mon enfant. Pis si on fait rien, on va virer fou!»

«Je ne frencherai pas d’arbres, promis!»

«J’ai l’expérience, je suis habitué…»

Cette façon de voir les choses doit cesser. Car oui, en agissant en plein air de manière aussi individualiste, il y aura des conséquences.

Je parle de ski, de raquette, mais avec le printemps qui s’installe, c’est aussi de course en sentier dont il est question.

Pas que la course soit dangereuse a priori. C’est même un excellent moyen de ne pas virer dingue durant ces temps troubles. Mais notamment les déplacements d’un coin de la ville à l’autre pour aller s’aérer en espadrilles peuvent devenir problématiques.

Et avec le nombre de parcs et de sentiers qui ferment complètement, les sportifs qui demandent conseil sur les réseaux sociaux seront regroupés davantage, bien qu’ils assurent vouloir sortir seuls.

Plein de gens «seuls» au même endroit, ça fait quand même beaucoup de gens ensemble

Les risques n’en valent pas la peine.

Je ne veux pas être moralisateur, mais ne devenez pas le 31e patient.


Au début de la crise, j’ai moi-même été tenté de fuir la pandémie, ne serait-ce que quelques heures, en forêt. Profiter notamment de la tranquillité du parc national de la Jacques-Cartier, que je connais comme le fond de ma poche. Et pourtant…

Du ski, de la course, de la raquette ou encore de la randonnée. Je peux faire aisément l’aller-retour de mon domicile au coeur du parc sans avoir à faire le plein ou encore même devoir arrêter.

Et normalement sans me faire mal.

Notez ici le «normalement»…

Car il n’y plus rien de normal actuellement. Une mauvaise chute en ski, même accompagné de quelqu’un pour sonner l’alerte et aider, serait vite catastrophique.

Ou imaginez un simple enlisement sur la route d’accès (ça m’est arrivé l’hiver dernier). De quoi transformer une anecdote en situation fort délicate, qui mobiliserait encore d’autres personnes et les mettrait à risques inutilement.

Alors qu’on se comprenne bien: la science et le bon sens civique sont clairement du côté des «paranos» en ce moment.

Ça ne veut pas dire de rester entre quatre murs en permanence, mais concentrez vos activités au grand air autour de chez vous.

Le pire de la crise en encore devant nous et notre seule option face à ce foutu marathon est d’agir pour freiner le virus. Et tout faire pour minimiser ses conséquences pour la population.

Et au-delà de l’isolement volontaire, je me répète, ça signifie ne pas se mettre à risque inutilement.

Ski, escalade, vélo… Imaginez s’il fallait que votre sport préféré vous amène à l’hôpital présentement? Laissez donc la place à une grand-mère fragile ou encore à un enfant atteint de troubles pulmonaires.

J’ai malheureusement en tête les visages de plein de gens que je connais et qui sont à risques. Vous aussi, vous en avez en ce moment.


C’est vrai, la perception du risque est bien relative. Pour certains, aller à l’épicerie est désormais un sport extrême. Mais pour d’autres, la vie active et sportive serait business as usual si ce n’était pas de ces maudites fermetures un peu partout.

Pour les plus téméraires — ou inconscients, c’est selon —, peut-être que le message ne passera jamais. Ou à tout le moins pas tout de suite.

Mais de grâce, épargnez les réseaux sociaux de vos «exploits» durant la période d’isolement volontaire. Inutile d’ajouter la preuve que vous n’avez rien compris.

Et surtout, ça évitera de donner de mauvaises idées à d’autres, qui pourraient croire à tort qu’on peut baisser la garde.

Aux administrateurs de groupes et de pages liés aux activités de plein air, sur Facebook notamment, jouez avec attention votre rôle de modérateurs pour empêcher la désinformation et les mauvais comportements.

Certains sont déjà passés à l’action et c’est tout à leur honneur. Bravo!

Les urgences débordées, l’Italie, l’Espagne et la France ont désormais interdit l’usage sportif du vélo. La France vient aussi de limiter la pratique du jogging à des sorties de maximum deux kilomètres autour de la maison.

Nous n’en sommes pas là, mais restez (autour de) chez vous.

Plus les directives des autorités seront suivies, meilleures sont nos chances de passer à travers la crise rapidement.

Ça signifie un peu moins de sports et d’action dans l’immédiat, c’est sûr.

Mais ces sacrifices permettront de retrouver plus rapidement un semblant de vie normale, avec moins de limitations.

Ici au Québec, nous avons eu la «chance» de voir venir de loin le problème à partir de l’Asie, puis de l’Europe. Et d’apprendre des bons coups et des erreurs.

Mais malgré des actions rapides et bien structurées, nos autorités ont un retard à combler pour contenir le virus.

Alors dans ce difficile combat, n’en rajoutons pas.

Restons à la maison.

Épisode 16/ La leçon de courage de Yannick Limary et l’Académie des explorateurs Vaolo avec Joanie St-Pierre

Une histoire de courage et de résilience est au programme du 16e épisode de L’Appel de l’aventure.

En effet, nous recevons le cinéaste Yannick Limary, blessé gravement l’hiver dernier aux vertèbres et à la moëlle épinière dans un bête accident de planche à neige dans le backcountry.

Son histoire nous avait beaucoup touché l’hiver dernier, tandis que le résident de L’Anse-Saint-Jean tentait de retrouver ses moyens, lui qui était devenu tétraplégique.

Pendant sa convalescence, il a documenté ses progrès avec la ferme intention de reprendre le contrôle de son corps. Une histoire inspirante à découvrir.

Mais avant à L’Appel de l’aventure, notre collaboratrice Joanie St-Pierre revient derrière le micro pour nous présenter le plus récent projet sur lequel elle travaille, l’Académie des explorateurs Vaolo.

Et profitez de l’offre qu’elle fait aux auditeurs du podcast! Pour tous les détails, écoutez Jean-Sébastien dans le segment expliquer la procédure pour courir la chance d’obtenir un acccès pour deux personnes aux essentiels de l’Académie, durant une formation spéciale qui se tiendra les 8 et 9 mai.

Côté actualités en ouverture, Sébastien nous parle d’une controverse qui fait gronder la communauté des explorateurs polaires.

Un article critique du National Geographic n’a pas plu à l’aventurier Colin O’Brady. Fake news, a-t-il jugé et il a demandé rétractation.

Un geste qui n’est pas passé inaperçu et plusieurs des plus grands explorateurs et aventuriers polaires ont choisi de dénoncer cette tentative de museler la presse, dénonçant au passage les exagérations de O’Brady.

Signataire de la lettre d’appui à l’auteur du texte du National Geographic, Sébastien Lapierre nous explique la situation.

Enfin, Jean-Sébastien revient sur le phénomène de la contrefaçon des vêtements techniques, un dossier qu’il a rédigé pour le magazine Espaces (www.espaces.ca/articles/equipeme…r-une-contrefacon).

Bonne écoute!


Épisode présenté en collaboration avec www.arcteryx.com et avec la boutique www.pagaiequebec.com

Podcast hébergé sur Soundcloud: @lappeldelaventure


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Un kayakiste miraculé dans les Everglades

Disparu au coeur des Everglades, un kayakiste de 67 ans a été retrouvé miraculeusement lundi, près de deux semaines après le début de son excursion en solitaire.

Sauvé in extremis, l’Américain Mark Miele peut notamment dire merci à la chance… et à la technologie, qui ont permis d’aiguiller les forces de l’ordre dans leur sauvetage.

Les secouristes transportent vers l’hôpital le kayakiste Mark Miele. — Photo tirée de Facebook / Collier County Sheriff’s Office

Parti pour une semaine en kayak dans le mythique Wilderness Waterway le 22 janvier, un parcours pagayable qui sillonne le labyrinthe qu’est la forêt de palétuviers des Everglades, Miele n’a plus donné signe de vie après avoir dépassé la date de son retour, le 29 janvier.

Les recherches enclenchées, les équipes sur le terrain avaient bien peu d’information pour diriger leurs efforts.

C’est finalement quand un sac a été retrouvé sur la rive de la rivière Lopez dimanche que les secours ont eu enfin une piste. Le mystérieux bagage renfermait en fait le portefeuille et le cellulaire du malheureux.

En retraçant les dernières données de localisation de l’appareil mobile de Miele, le service de police de Collier County a pu délimiter une zone où l’homme de la Virginie pouvait être.

Ce n’est que lundi qu’un corps flottant sur le dos a été aperçu par un hélicoptère au milieu d’un secteur du Waterway (voir la vidéo ci-dessous).

Affaibli, en hypothermie et baignant dans des eaux infestées d’alligators et d’autres bestioles, Mark Miele était pourtant vivant, à la surprise générale.

Car heureusement, le kayakiste portait sa veste de flottaison individuelle.

Pour la famille, il s’agit d’un véritable miracle qu’il ait pu survivre et qu’il s’en tire de la sorte. Hospitalisé à Naples, Miele récupérait et était aux dernières nouvelles dans un état stable.


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