Concert de sax au sommet du monde

Dans tout le tumulte des décès et de l’achalandage hautement médiatisés sur l’Everest (8848 m) ce printemps, une performance inusitée au sommet a été éclipsée.

En effet, le 16 mai 2019, le Norvégien Håkon Erlandsen, surnommé le «Jazzathlète», a poursuivi sa série de concerts inédits en montagne.

Une fois arrivé sur le toit du monde, Erlandsen a sorti son saxophone Yamaha conçu spécialement et a retiré son masque d’oxygène avant d’amorcer la pièce de circonstance Everest.

Dans l’air raréfié du sommet de la planète — qui contient 30% de l’oxygène du niveau de la mer — l’alpiniste a joué aussi bien que possible dans le froid et après l’effort de la montée.

Håkon Erlandsen à l’oeuvre au camp de base de l’Everest. — Photo tirée de Facebook

«J’avais extrêmement froid durant toute la performance. À la fin de la pièce Everest, je ne sentais même plus mes mains, et je n’arrivais pas à sentir si je pressais les bonnes touches sur l’instrument», a raconté Erlandsen sur le site de Drytech, son commanditaire de nourriture.

Reste que le musicien est un habitué de ce genre de concert. S’il a — assurément — battu son record d’altitude pour jouer du saxophone, Erlandsen s’était déjà exécuté sur d’autres hauts sommets du monde, notamment l’Aconcagua l’an dernier.

C’est que le Norvégien est en voie de compléter la liste des Sept sommets avec son saxophone dans le sac à dos, un exploit qu’il devrait compléter d’ici la fin de l’année. Ce faisant, il espère battre le record de vitesse norvégien, détenu en 1055 jours par son compatriote Torkjel Hurtig.

Une série documentaire en sept épisode, Chasing Summits: A Musical Ascension, sera produite au terme de l’aventure, tandis que chaque sommet sert d’inspiration à une pièce inédite.

Pour ne rien manquer de l’aventure: chasingsummitsfilm.com


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Everest: derrière l’image dramatique, l’exploit du surhomme Nirmal «Nims» Purja

Le 22 mai, Nirmal Purja a pris cette photo durant sa descente du sommet de l’Everest (8848 m). Devenue virale, l’image a mis en lumière l’achalandage monstre cette saison sur le toit du monde. Purja a estimé à 320 grimpeurs qui espérait toucher au sommet seulement ce jour-là. — Photo tirée d’Instagram @nimsdai

Vous avez vu l’incroyable image. Une longue file dense de grimpeurs dans les derniers mètres qui mènent au sommet du toit du monde, à 8848 mètres d’altitude.

Honnêtement, si je n’avais pas suivi le déroulement de cette intense saison 2019 à l’Everest, j’aurais cru à un montage Photoshop. Pourtant, un mélange de fenêtres météo limitées et de permis d’ascension nombreux ont mené à cette situation dramatique bien trop réelle…

J’ai eu un malaise et un vertige à imaginer ce que devait vivre les dizaines de grimpeurs ainsi «embouteillés» dans la zone de la mort, exposés aux effets de l’altitude et de la météo.

Ce jour-là, ils étaient environ 320
à vouloir atteindre le sommet

Ils étaient environ 320 à vouloir atteindre le sommet ce jour-là seulement, selon le grimpeur Nirmal «Nims» Purja. Le 22 mai, il était du nombre. Victorieux, c’est lui qui a pris durant la descente la photo qui est depuis devenue virale.

Une image qui a frappé l’imaginaire collectif et qui a mis en lumière l’achalandage monstre cette saison sur le toit du monde. Un facteur de plus qui ajoute aux risques d’une ascension déjà périlleuse.

Mais pour «Nims», c’était une simple journée de plus au bureau dans sa quête incroyable de gravir les 14 sommets de 8000 mètres de la planète… en sept mois continus!

Un record qui exploserait de façon spectaculaire la marque précédente détenue par le regretté Coréen Kim Chang-Ho, en 7 ans, 10 mois et 6 jours.

Plusieurs d’ailleurs mettaient en doute la possibilité de réaliser pareil défi colossal en si peu de temps. Mais ces derniers jours, «Nims» a donné le ton et démontré de quelle bouse de yak il se chauffait.

En moins de trois jours, l’ancien officier des forces spéciales britanniques a enchaîné l’Everest, le Lhotse et le Makalu. Son record précédent pour ce tour du chapeau était de cinq jours.

C’est ainsi qu’en 31 jours seulement, il a déjà soustrait six sommets (Dhaulagiri, 8167 m / Kangchenjunga, 8586 m / Everest, 8848 m / Lhotse, 8516 m / Makalu, 8485 m / Annapurna, 8091 m) à la prestigieuse liste.

C’est ce qui s’appelle démarrer en lion!

Ce qu’il a baptisé Project Possible arrive maintenant dans sa deuxième phase du côté des 8000 mètres pakistanais. Et la partie n’est pas gagnée.

Il faut dire que l’aventure n’a pas été de tout repos… et pas seulement pour les raisons qu’on devine.

Déjà, l’équipe du surhomme népalais a dû faire face à deux sauvetages risqués en haute altitude où il y a eu morts d’hommes. Notamment celui très médiatisé concernant le Malaysien Chin Wui kin, un médecin porté disparu et présumé mort sur l’Annapurna pendant une quarantaine d’heures après avoir atteint le sommet.

Dans la séquence vidéo ci-dessus, on voit «Nims», dans sa combinaison complète en duvet à motif camouflage, s’adresser au pauvre Dr Chin attaché dans un traîneau de fortune, avant une délicate descente en rappel.

«Mon ami, tu restes fort OK? Tu t’en vas à la maison. OK? Tu es OK? […] On travaille très fort pour toi!» lance en anglais Nirmal Purja au Malaysien, qui répond par des râlements aux encouragements du Népalais.

Gravement atteint, mais évacué vivant de la montagne, l’homme est finalement mort une fois rendu dans un hôpital de Singapour quelques jours plus tard.

Si tout va comme il le souhaite, Nirmal Purja pourrait compléter sa collection de 8000 mètres en octobre.

D’ici là, il devra assurer le financement de l’aventure, qui n’est toujours pas bouclé pour la suite. Une collecte sur gofundme est d’ailleurs en cours pour amasser plus de 500 000 $CAN.

Car au-delà de l’exploit sportif, il y a toute la logistique derrière la quête du Népalais d’origine. Notamment les permis, l’équipement et l’encadrement, mais aussi le transport en hélicoptère entre les différents sommets.

Un déploiement lourd pour favoriser la vitesse qui ne fait pas l’unanimité dans la communauté de la montagne, notamment chez les plus traditionnels pour qui le style dicte tout.

Car «Nims» utilise de l’oxygène supplémentaire pour les ascensions et emprunte les voies normales, utilisant les cordes fixes quand elles sont nécessaires et disponibles.

Et bien de son temps, le grimpeur n’hésite pas à documenter et commenter ses ascensions — parfois de manière sensationnaliste — sur les réseaux sociaux.

Mais avouons-le, ça fait un bon show.

Pour ne rien manquer de l’expédition: Facebook et Instagram.


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L’Appel de l’aventure / Épisode 01

Des aventures hors norme autour du monde

Au programme de l’épisode 01 de L’Appel de l’aventure:

2:33 // On vous présente le papy des mers, un Français qui a traversé l’Atlantique… en tonneau.

6:10 // Retour sur l’incroyable course de 24 000 km entre l’Antarctique et l’Arctique qu’a effectuée un Chinois.

11:27 // On prend des nouvelles d’une famille de neuf en voyage autour du monde à la voile. Après trois ans d’aventures, la bande derrière Brume et Pinocchio nous parle à partir du Chili.

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Épisode présenté en collaboration avec Arc’teryx, en partenariat avec la boutique Pagaie Québec.

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Trois ans d’aventures en mer pour la famille de neuf du Pinocchio

QUÉBEC — Vedettes d’un segment de l’épisode 01 de la balado L’Appel de l’aventure, Marcus Forns et sa femme Johanne Gauthier font le point sur leur tour du monde à la voile effectué avec leurs sept enfants, aujourd’hui âgés de 3 à 14 ans.

Trois ans après son départ du Québec, la famille à bord du Pinocchio cumule déjà quatre traversées de l’Atlantique et environ 15 000 milles nautiques au compteur.

Trois ans après son départ, la famille cumule
déjà quatre traversées de l’Atlantique

Après six mois de navigation intense pour contourner le sud de l’Amérique du Sud, dont deux à travers les canaux de la Patagonie, l’équipage s’est entretenu récemment avec Jean-Sébastien, durant le ravitaillement à Chiloé, une île au sud de Puerto Montt au Chili.

Les terribles cinquantièmes hurlants derrières elle, la famille connue sous le nom de Brume et Pinocchio autour du monde découvre désormais la côte du Pacifique. Si la navigation reste un défi de tous les instants, les Forns-Gauthier s’enthousiasment à l’idée d’avancer vers les latitudes tropicales, en route vers la Polynésie française.

Prenez des nouvelles et découvrez le quotidien de cet équipage peu ordinaire, qui n’a pas fini de découvrir les océans du monde en famille. À écouter dans l’épisode 01 de L’Appel de l’aventure.

Une course de 24 000 km de l’Antarctique… à l’Arctique

Bai Bin en action durant son voyage de 24 000 km. — Photo GoFundMe

C’est un défi insensé que c’était lancé l’ultramarathonien chinois Bai Bin. Le temps d’un voyage en continu, l’homme de 48 ans désirait rallier l’Antarctique à l’Arctique à la course. Un «petit» 24 000 km à user ses espadrilles…

Un projet réussi après 433 jours d’efforts, mais non sans de nombreux déboires en cours de route.

Le tracé de 24 000 km entre l’Antarctique et l’Arctique — Photo GoFundMe

Le Chinois espérait compléter l’aventure en moins de 300 jours initialement, mais c’était sans compter des arrêts forcés après une infection bactérienne en Colombie, deux hospitalisations au Panama… et un enlèvement au Mexique!

Adepte d’ultramarathon depuis 17 ans, Bai Bin serait un habitué de sorties d’entraînements de plus de 70 km de course. Comme ça, par simple plaisir…

Pour rattrapper le temps perdu après ses multiples mésaventures, Bai Bin a dû prendre les bouchées doubles, avec des journées qui pouvaient aller jusqu’à 100 km durant son défi, dont les deux dernières pour arriver le 8 mai à Tuktoyaktuk, dans le Territoire du Nord-Ouest.

L’histoire ne dit pas combien d’espadrilles ont été sacrifiées durant l’improbable périple.

Une course folle à découvrir dans l’épisode 01 de L’Appel de l’aventure.

L’Atlantique en tonneau pour le papy des mers

Voilà bien une aventure où la patience et l’abandon à la nature étaient les plus importants partenaires.

En effet, pour une traversée de l’Atlantique en solo pour le moins inusitée, le septuagénaire Jean-Jacques Savin a donné totalement le contrôle à l’océan.

À bord d’un tonneau sur mesure, le Français s’est laissé guider par les vents et les courants entre les Canaries et les Caraïbes pendant 127 jours et des poussières.

À bord de son embarcation de 3 m de long par 2,10 m de large fabriquée de manière bien artisanale, l’aventurier n’avait aucun moyen de propulsion pour contrôler son trajet.

Une aventure de près de 5000 km qui était le rêve d’une vie pour Savin.

On vous en parle dans l’épisode 01 de L’Appel de l’aventure.