Coup de coeur télévisuel du moment pour plusieurs, l’émissionExpédition kayak avec les pagayeurs du collectif Québec Connection attire l’attention d’un large public actuellement.
Bien connus dans l’univers des sports d’eau vive depuis presque 10 ans, les gars de Québec Connection passent ainsi à la vitesse supérieure ce printemps et crèvent l’écran à bord de leur kayak de rivière.
L’émission en cours de diffusion, il était plus que temps de reprendre contact avec ces deux membres fondateurs du collectif pour jaser des dessous de cette production télé à ne pas manquer durant le confinement.
La spectaculaire série de 10 épisode est diffusée le jeudi à 21h — et en reprise sur demande — sur UnisTV.
Je vais briser le punch tout de suite et vous dévoiler directement le message de cette chronique: restez tranquilles (autour de) chez-vous.
Sportifs et aventuriers, jouez ainsi aux vrais héros. Évitez de vous mettre à risques et ne voyagez pas pour pratiquer vos activités de plein air.
Que vous en ayez conscience ou non sur le coup, vous allez sauver des vies en agissant de la sorte. Ça n’a jamais été aussi vrai.
Depuis le début de la pandémie de la COVID-19, je suis découragé de voir le nombre de personnes qui ne saisissent pas l’ampleur de la crise et surtout minimisent l’importance des mesures mises en place pour l’enrayer.
Plus d’une semaine après le début de l’urgence sanitaire, de trop nombreuses publications sur les réseaux sociaux sont notamment des demandes de suggestions de sorties, de conseils sur des destinations pour «profiter» de cette période d’arrêt forcé.
Si vous ignorez où vous devriez randonner, courir, rouler ou skier, je vais vous suggérer l’ultime réponse universelle: restez (autour de) chez vous.
D’autres publient leurs aventures en montagne, parfois même sur des pistes désertes — et fermées — de centres de ski.
Il s’en suit immanquablement un débat sous ces publications entre ceux jugés comme «paranoïaques» et les «inconscients».
«Ça ne tuera pas personne que j’aille skier. C’est fermé et il n’y a personne!»
«Oui, mais je sors seul avec mon enfant. Pis si on fait rien, on va virer fou!»
«Je ne frencherai pas d’arbres, promis!»
«J’ai l’expérience, je suis habitué…»
Cette façon de voir les choses doit cesser. Car oui, en agissant en plein air de manière aussi individualiste, il y aura des conséquences.
Je parle de ski, de raquette, mais avec le printemps qui s’installe, c’est aussi de course en sentier dont il est question.
Pas que la course soit dangereuse a priori. C’est même un excellent moyen de ne pas virer dingue durant ces temps troubles. Mais notamment les déplacements d’un coin de la ville à l’autre pour aller s’aérer en espadrilles peuvent devenir problématiques.
Et avec le nombre de parcs et de sentiers qui ferment complètement, les sportifs qui demandent conseil sur les réseaux sociaux seront regroupés davantage, bien qu’ils assurent vouloir sortir seuls.
Au début de la crise, j’ai moi-même été tenté de fuir la pandémie, ne serait-ce que quelques heures, en forêt. Profiter notamment de la tranquillité du parc national de la Jacques-Cartier, que je connais comme le fond de ma poche. Et pourtant…
Du ski, de la course, de la raquette ou encore de la randonnée. Je peux faire aisément l’aller-retour de mon domicile au coeur du parc sans avoir à faire le plein ou encore même devoir arrêter.
Et normalement sans me faire mal.
Notez ici le «normalement»…
Car il n’y plus rien de normal actuellement. Une mauvaise chute en ski, même accompagné de quelqu’un pour sonner l’alerte et aider, serait vite catastrophique.
Ou imaginez un simple enlisement sur la route d’accès (ça m’est arrivé l’hiver dernier). De quoi transformer une anecdote en situation fort délicate, qui mobiliserait encore d’autres personnes et les mettrait à risques inutilement.
Alors qu’on se comprenne bien: la science et le bon sens civique sont clairement du côté des «paranos» en ce moment.
Ça ne veut pas dire de rester entre quatre murs en permanence, mais concentrez vos activités au grand air autour de chez vous.
Le pire de la crise en encore devant nous et notre seule option face à ce foutu marathon est d’agir pour freiner le virus. Et tout faire pour minimiser ses conséquences pour la population.
Et au-delà de l’isolement volontaire, je me répète, ça signifie ne pas se mettre à risque inutilement.
Ski, escalade, vélo… Imaginez s’il fallait que votre sport préféré vous amène à l’hôpital présentement? Laissez donc la place à une grand-mère fragile ou encore à un enfant atteint de troubles pulmonaires.
J’ai malheureusement en tête les visages de plein de gens que je connais et qui sont à risques. Vous aussi, vous en avez en ce moment.
C’est vrai, la perception du risque est bien relative. Pour certains, aller à l’épicerie est désormais un sport extrême. Mais pour d’autres, la vie active et sportive serait business as usual si ce n’était pas de ces maudites fermetures un peu partout.
Pour les plus téméraires — ou inconscients, c’est selon —, peut-être que le message ne passera jamais. Ou à tout le moins pas tout de suite.
Mais de grâce, épargnez les réseaux sociaux de vos «exploits» durant la période d’isolement volontaire. Inutile d’ajouter la preuve que vous n’avez rien compris.
Et surtout, ça évitera de donner de mauvaises idées à d’autres, qui pourraient croire à tort qu’on peut baisser la garde.
Aux administrateurs de groupes et de pages liés aux activités de plein air, sur Facebook notamment, jouez avec attention votre rôle de modérateurs pour empêcher la désinformation et les mauvais comportements.
Certains sont déjà passés à l’action et c’est tout à leur honneur. Bravo!
1km, 2km max… Il n’est pas question de s’éloigner de chez soi. La règle est au confinement pour tout le monde. Rappelez-vous que vous ne devez sortir que pour des urgences comme les courses ou votre santé. Un petit footing est possible pour votre équilibre mais pas un 10km !
— Ministère des Sports?♂️ (@Sports_gouv) March 19, 2020
Nous n’en sommes pas là, mais restez (autour de) chez vous.
Plus les directives des autorités seront suivies, meilleures sont nos chances de passer à travers la crise rapidement.
Ça signifie un peu moins de sports et d’action dans l’immédiat, c’est sûr.
Mais ces sacrifices permettront de retrouver plus rapidement un semblant de vie normale, avec moins de limitations.
Ici au Québec, nous avons eu la «chance» de voir venir de loin le problème à partir de l’Asie, puis de l’Europe. Et d’apprendre des bons coups et des erreurs.
Mais malgré des actions rapides et bien structurées, nos autorités ont un retard à combler pour contenir le virus.
Alors dans ce difficile combat, n’en rajoutons pas.
On pourrait d’abord croire à un habile trucage vidéo. Pourtant, la séquence aurait bel et bien été filmée il y a quelques semaines dans le secteur Spanky’s Ladder, à Blackcomb en Colombie-Britannique.
Sur le images du Montréalais Olivier Roy, un planchiste se retrouve coincé à flanc de montagne. La position du pauvre est si précaire qu’on arrive mal à imaginer comment il a pu se retrouver perché à pareil endroit.
Sur Instagram, Roy assure que le malheureux s’en est sorti sans dommage. Il a cependant fallu les efforts de six ou sept patrouilleurs pour aller le chercher en rappel, rien de moins. Une opération qui aurait duré un bon moment.
Gageons que le planchiste évitera désormais le secteur…
(Re)découvrez les épisodes de la saison 01 de L’Appel de l’aventure — votre balado plein air
Comme si gravir le mythique Cerro Torre, en Patagonie, n’était pas déjà assez exceptionnel, le grimpeur professionnel Fabian Buhl en a ajouté une couche la semaine dernière.
Une fois au sommet de l’aiguille qui culmine à 3128 m, l’Allemand de 29 ans a étendu la voile de son parapente sur la neige du sommet avant de s’élancer dans le vide. Une première.
Et pour cause, même dans des conditions idéales l’opération reste délicate et incertaine. Mais quand tout va pour le mieux, un grimpeur et parapentiste peut quitter cet environnement hostile à vitesse grand V.
Parlez-en à Buhl, qui a retrouvé le plancher des vaches en à peine 17 minutes… au lieu de la journée et demie nécessaire pour compléter les nombreux rappels et la marche de retour vers la civilisation.
En deux équipes de trois grimpeurs, Buhl et ses copains de cordée ont gravi la voie Ragni.
Le magazine Rock and Ice souligne que la descente en parapente avait déjà été effectuée deux fois auparavant, soit par les frères Michael et Matthias Pinn en 1988, puis par Roman Tschurtschenthaler en 1991. Mais dans les deux cas, les parapentistes s’étaient fait déposer sur le sommet en hélicoptère.
Grimpeur de grand talent, il est étonnant de savoir que Buhl est relativement nouveau en parapente, lui qui s’y est mis il y a à peine un an!
«Cet automne j’ai volé passablement», a-t-il expliqué à Rock and Ice. «Mais je suis loin d’être un bon pilote.»
Difficile alors d’imaginer ce qu’il pourra accomplir lorsqu’il aura fait ses classes!
(Re)découvrez les épisodes de la saison 01 de L’Appel de l’aventure — votre balado plein air
Ce n’est pas nécessairement parce que c’est possible que c’est une bonne idée. Ou encore qu’il faut le faire…
C’est ce qu’on se dit en regardant la vidéo mettant en action un certain Steven Frisch.
Question de faire la démonstration qu’il pouvait facilement grimper en solo intégral (sans corde ou autre forme de protection) sur la glace jusqu’au très respectable niveau WI5, l’Américain a décidé de tenter l’aventure avec un kayak d’environ 45 lb attaché à son harnais.
La séquence tournée sur Bridal Veil Falls, à Valdez en Alaska, date de 2015. Elle est curieusement réapparue ces derniers jours sur des sites spécialisés comme celui du magazine Climbing par un tour de magie que seul Internet connaît.
Pour Frisch, l’encombrement du kayak est l’argument ultime prouvant son aisance sur la glace verticale. «En plus, n’importe quel défi extrême possède un attrait!» a-t-il justifié aux internautes qui questionnaient sur YouTube les motivations derrière pareille cascade.
Pas nécessairement l’exploit le plus élégant, mais c’est certainement la preuve que lorsqu’il est question de tester le talent, il y en a pour tous les goûts.
Et comme le disait si bien Céline… «Take a kayak»!
(Re)découvrez les épisodes de la saison 01 de L’Appel de l’aventure — votre balado plein air
Assurément, le Français Marc Batard a trouvé la fontaine de Jouvence. À 68 ans, il s’est remis à grimper sur les plus hauts sommets de la planète à un rythme effréné, lui qui se prépare même à retourner à l’Everest pour ses 70 ans.
L’alpiniste d’expérience prévoit s’attaquer au toit du monde sans oxygène en 2022, point d’orgue d’une série d’aventures sur les sommets les plus élevés de la planète qui vise le financement de sa future école de guides spécialisés dans la très haute altitude.
Marc Batard a frappé l’imaginaire en septembre 1988, lorsqu’il a réalisé une ascension record de l’Everest (8848 m) sans oxygène en 22h29min depuis le camp de base de la face Sud. Une marque qui tient toujours. Le Livre des records Guinness le présente d’ailleurs comme le premier à avoir réalisé l’ascension du géant en moins de 24h.
Disparu de l’avant-scène de la montagne et des ascensions engagées depuis près de 25 ans, Batard semble avoir retrouvé ses repères et le désir d’évoluer en altitude avec grand appétit.
Récemment, en janvier, le sexagénaire a réalisé deux fois l’ascension d’affilée de l’Aconcagua (6962 m), ultime sommet des Amériques, en Argentine.
Pour celui qui est encore connu comme le «sprinter de l’Everest», ce retour à l’action en route vers le toit du monde est une occasion de joindre l’utile à l’agréable. «L’Everest, c’est un défi personnel, pour me faire plaisir. Mais l’idée, c’est aussi d’utiliser les médias pour rassembler des fonds pour le projet d’école de guides au Népal. Ça marche bien, on avance sereinement», a-t-il résumé en entrevue à Montagnes Magazine.
Chemin faisait, Marc Batard souhaite ainsi soutenir la création de la première école de formation des métiers de guide de très haute montagne au Népal, l’Himalayan International Mountaineering School (HIMS).
Un legs pour le Français qui croit que l’éducation des professionnels de la montagne de tous les horizons doit être améliorée, en particulier quand vient le temps de guider sur les plus hautes cimes du monde.
La vidéo ci-dessous donne un aperçu physique du projet imaginé.
(Re)découvrez les épisodes de la saison 01 de L’Appel de l’aventure — votre balado plein air
Il devient facile d’oublier les risques encourus en kayak de rivière, lorsque les limites sont repoussées.
Ramené en circulation sur les réseaux sociaux récemment, un extrait d’une série documentaire du National Geographic en fait l’ultime démonstration.
Une descente calculée pour des kayakistes expérimentés vire soudainement au cauchemar. L’action date d’il y a quelques saisons, en février 2017 en Nouvelle-Zélande, et met en action le Québécois Mike Roy, membre du collectif Québec Connection.
Tout bascule quand le kayakiste d’expérience Ryan Lucas atterit à plat en sautant une chute de 25 mètres dans le parc Kaimanawa et perd conscience.
À l’eau pour assurer sa sécurité, Mike Roy fait alors l’impossible pour tirer son copain insconcient du pétrin. De longues minutes s’écoulent durant lesquelles Lucas reste immergé…
Malgré la panique bien réelle que l’on peut entendre et percevoir chez Roy, les caméras GoPro embarquées donnent un aperçu du sang-froid du Québécois dans ses efforts pour sauver et réanimer son malheureux compagnon.
C’était l’un des paris les plus fous jamais pris dans le monde de la montagne. Gravir en moins de sept mois continus les 14 sommets les plus hauts de la planète. Après 189 jours d’action sur les 8000 mètres, l’alpiniste Nirmal Purja vient d’annoncer son succès.
Il faut dire que depuis l’enchaînement des 14 sommets de 8000 mètres pour la première fois, par Reinhold Messner en 1986, personne ne s’était réellement pressé autant dans cette quête extraordinaire. Le record précédent, détenu par le regretté Coréen Kim Chang-Ho, était de… 7 ans, 10 mois et 6 jours!
Car il faut comprendre la complexité de pareil enchaînement. Pour réussir son exploit, Nirmal «Nims» Purja a dû triompher de tous les obstacles grâce à une heureuse combinaison d’expérience, de forme physique, de logistique… et de chance.
Et s’il a eu son lot de complications — notamment quatre sauvetages, dont certains à l’issue mortelle et des difficultés financières — durant l’aventure, «Nims» a su persévérer pour compléter le prestigieux enchaînement en exactement six mois et sept jours.
Le 29 octobre, il a ainsi atteint le sommet du Shishapangma (8027 mètres) après avoir obtenu une permission spéciale des autorités chinoises, qui avaient fermé la montagne aux grimpeurs.
À noter, le Népalais d’origine, ancien officier des forces spéciales britanniques, utilisait de l’oxygène au besoin pour ce qu’il avait baptisé «Project Possible».
Pourquoi? C’est assurément la question qui vous viendra à l’esprit en visionnant la vidéo du Japonais Toru Nakajima, qui gravit la plus haute cascade de son pays, en solo intégral.
Car au-delà de la folie de l’ascension sans aucune sécurité de la voie de 350 mètres, c’est le fait de passer à l’action sur une paroi mouillée, sale et passablement fragile qui rend l’exercice inimaginable.
Un exploit que l’athlète commandité par The North Face Japon a réalisé en août dernier pour le simple plaisir du geste libre sur le rocher. À chacun son bonheur!
Nakajima — qui a comme inspiration un certain Alex Honnold — rêvait depuis 10 ans de pareil solo intégral.
Dans Act on Reason, une production pour le moins esthétique qui met en valeur les spectaculaires chutes de Shomyo, Nakajima repousse les limites du concept appelé «Sawanobori».
C’est en japonais une forme d’escalade qui incorpore l’ascension de chutes, la traverse de ravins escarpés et la nage dans les gorges.
Bref, ni plus ni moins une forme inversée du canyoning. L’objectif ultime étant alors de remonter les rivières jusqu’à leur source.
Sébastien Lapierre nous parle d’abord de l’expédition de haut niveau en cours au pôle nord, mettant en action les légendaires Borge Ousland et Mike Horn.
Puis nous sommes allés faire un tour au Basecamp The North Face dans Portneuf. L’organisateur Loïck Martel-Magnan nous explique le concept qui fait courir les foule.