À qui appartient le «backcountry»?

L’histoire serait presque drôle si elle n’était pas ponctuée de poursuites judiciaires.

C’est que le géant de la vente en ligne d’équipements de plein air, Backcountry.com, s’est mis en tête qu’il devait protéger son nom de commerce.

— Photo Jean-Sébastien Massicotte

Protéger «backcountry» et poursuivre tous ceux qui l’utilisent sans autorisation. Des douzaines de cas comportant le terme dans leur nom seraient répertoriés.

Le problème, c’est que le mot anglophone qui signifie «arrière-pays» est plutôt commun et générique. D’où le questionnement et la frustration de plusieurs qui dénoncent cette appropriation plutôt sauvage, à grands coups d’avocats.

Un peu comme si tout à coup, «plage», «montagne», «aventure» ou encore «mer» devenaient des termes interdits d’utilisation.

Rapportant la nouvelle à la fin du mois d’octobre, le journal The Colorado Sun pose même la question à savoir s’il s’agit là d’une bonne pratique commerciale… ou plutôt d’intimidation inacceptable?

Backcountry a déposé la marque il y a environ un an pour la protéger spécifiquement d’un usage pour des sites de ventes en ligne ou pour des équipements de plein air. Depuis, le géant poursuit toutes les petites entreprises qui utilisent «backcountry» dans leur nom. Même si elles avaient déposé la marque avant.

The Colorado Sun donne notamment en exemple le fabricant de jeans Backcountry Denim, poursuivi en mars dernier. Après une sérieuse bataille, la petite entreprise a dû perdre son nom et devenir BDCo.

Un groupe baptisé Backcountry Babes, qui organisait des formations en sécurité aux avalanches auraient même été poursuivi.

Une saga qui prend une drôle de tournure quand on sait qu’un autre géant du plein air, Backcountry Access, n’a pas été inquiété. Son cofondateur, Bruce Edgerly, souhaitait par ailleurs convaincre son ami et cofondateur de Backcountry.com, John Bresee, de cesser les manoeuvres de protection et les poursuites généralisées.

Mais Bresee est décédé subitement dans son sommeil en juin. Et les actions se poursuivent…

«Je crois que personne ne devrait pouvoir détenir les droits sur le terme «backcountry», estime pour sa part Jordan Philips, fondateur des jeans désormais appelés BDCo.

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